La rigueur documentaire et la précision de la narration séduiront les amateurs d'histoire concrète, celle des recherches sur les V2 ou des combats sur le front de l'est. Ce beau roman placé sous le signe de la culture contre la barbarie et du sacrifice contre la servitude fait écho aux vers de Robert Desnos en 1943:"Ce coeur qui haïssait la guerre/ Voilà qu'il bat pour le combat et la Œuvres- Robert Desnos - Gallimard - Poche - Livraison GRATUITE dans le monde – plus d'un million de livres en français et les conseils de nos libraires. Livraison GRATUITE dans le monde - En savoir plus. Compte . Pour acheter des livres avec LIVRAISON GRATUITE dans le monde, veuillez vous connecter ou créer un compte. Connexion Créer un compte. Pile à lire . Panier . parRobert DESNOS Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Etdes millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour [et de la nuit. Robert DESNOS (1900-1945), Destinée arbitraire, publication posthume en 1975. Fnac: Destinée arbitraire, Robert Desnos, Gallimard". . Rayons. FR DE. Magasins. Me connecter. Mon panier Back to School Etat de veille Le bain avec Andromède Sens A la caille Ce coeur qui haïssait la guerre Réflexions sur la poésie Lettre à Youki Avis clients Destinée arbitraire. 5/5. 2 avis . Donner votre avis 0 avis pour la note d'une étoile 1. 0 avis pour la note de RobertDESNOS Recueil : "Ce cœur qui haïssait la guerre" Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Robert Desnos 20ème siècle, Poèmes, Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Jesuis en train de finaliser ma séquence sur la poésie engagée en 3e et je me rends compte que je me suis focalisée sur la poésie de la résistance, sur les poètes qui se battent pour la liberté. (Eluard, Aragon, Vian, Césaire). Je songeais à étudier l'engagement Affinerla recherche. Robert Desnos, anthologie poétique / Robert Desnos )) Répartisen groupe, les collégiens ont travaillé des textes de poètes engagés qui ont connu la Seconde Guerre mondiale et y ont pris une part active : Paul Éluard, Louis Aragon, Robert TwPzFI. Ce cœur qui haïssait la guerre Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. Robert Desnos. Poème extrait de L'honneur des poètes Minuit, 1946 et repris dans Domaine public 1953 par Poésie/Gallimard. Si vous souhaitez lire ou relire les poèmes français les plus célèbres et les plus beaux sur le thème de la guerre, vous êtes au bon endroit. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner des poèmes incontournables en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs anthologies de la poésie française que j’ai pu lire. Parmi les poèmes les plus célèbres sur le thème de la guerre, il faut citer Liberté de Paul Éluard poème résistant, Le dormeur du Val d'Arthur Rimbaud inspiré de la bataille de Sedan, Après la bataille de Victor Hugo, Le cor d'Alfred de Vigny et Ce cœur qui haïssait la guerre de Robert Desnos. Voici le meilleur de la poésie sur la guerre. La poésie vous détend, vous inspire, vous motive ? J'offre le contenu de ce site sans publicité. Joignez la communauté Poetica Mundi pour soutenir ce projet et profiter de nombreux avantages Publications réservées aux membresActivités de créativité et de détenteLivres numériques, livres audio et poèmes à imprimerDemandes spéciales sur YouTubeDiscussions avec des amateurs de poésie Liberté - Paul Éluard Liberté de Paul Éluard est une œuvre marquante de la poésie engagée de la résistance. Écrit en 1942 pour protester contre l'occupation, il est composé de 21 quatrains suivis du mot Liberté. Des milliers de copies furent parachutées en France par des avions britanniques pour encourager les résistants. Sur mes cahiers d'écolierSur mon pupitre et les arbresSur le sable sur la neigeJ'écris ton nom Sur toutes les pages luesSur toutes les pages blanchesPierre sang papier ou cendreJ'écris ton nom Sur les images doréesSur les armes des guerriersSur la couronne des roisJ'écris ton nom Sur la jungle et le désertSur les nids sur les genêtsSur l'écho de mon enfanceJ'écris ton nom Sur les merveilles des nuitsSur le pain blanc des journéesSur les saisons fiancéesJ'écris ton nom Sur tous mes chiffons d'azurSur l'étang soleil moisiSur le lac lune vivanteJ'écris ton nom Sur les champs sur l'horizonSur les ailes des oiseauxEt sur le moulin des ombresJ'écris ton nom Sur chaque bouffée d'auroreSur la mer sur les bateauxSur la montagne démenteJ'écris ton nom Sur la mousse des nuagesSur les sueurs de l'orageSur la pluie épaisse et fadeJ'écris ton nom Sur les formes scintillantesSur les cloches des couleursSur la vérité physiqueJ'écris ton nom Sur les sentiers éveillésSur les routes déployéesSur les places qui débordentJ'écris ton nom Sur la lampe qui s'allumeSur la lampe qui s'éteintSur mes maisons réuniesJ'écris ton nom Sur le fruit coupé en deuxDu miroir et de ma chambreSur mon lit coquille videJ'écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendreSur ses oreilles dresséesSur sa patte maladroiteJ'écris ton nom Sur le tremplin de ma porteSur les objets familiersSur le flot du feu béniJ'écris ton nom Sur toute chair accordéeSur le front de mes amisSur chaque main qui se tendJ'écris ton nom Sur la vitre des surprisesSur les lèvres attentivesBien au-dessus du silenceJ'écris ton nom Sur mes refuges détruitsSur mes phares écroulésSur les murs de mon ennuiJ'écris ton nom Sur l'absence sans désirSur la solitude nueSur les marches de la mortJ'écris ton nom Sur la santé revenueSur le risque disparuSur l'espoir sans souvenirJ'écris ton nom Et par le pouvoir d'un motJe recommence ma vieJe suis né pour te connaîtrePour te nommer Liberté. Le dormeur du Val - Arthur Rimbaud Le Dormeur du Val 1870 est le poème plus beau et célèbre d'Arthur Rimbaud. Ce sonnet en Alexandrins issu du second Cahier de Douai est inspiré par la bataille de Sedan. Il décrit un jeune soldat tranquille au milieu de la nature accueillante. La fin dramatique nous apprend que l'homme est mort. C'est un trou de verdure où chante une rivière,Accrochant follement aux herbes des haillonsD'argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme Nature, berce-le chaudement il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Après la bataille - Victor Hugo Mon père, ce héros au sourire si doux,Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tousPour sa grande bravoure et pour sa haute taille,Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,Le champ couvert de morts sur qui tombait la lui sembla dans l'ombre entendre un faible un Espagnol de l'armée en dérouteQui se traînait sanglant sur le bord de la route,Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à qui disait À boire! à boire par pitié ! »Mon père, ému, tendit à son housard fidèleUne gourde de rhum qui pendait à sa selle,Et dit Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. »Tout à coup, au moment où le housard baisséSe penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,Et vise au front mon père en criant Caramba ! »Le coup passa si près que le chapeau tombaEt que le cheval fit un écart en arrière. Donne-lui tout de même à boire », dit mon père. 1er janvier - Victor Hugo Enfant, on vous dira plus tard que le grand-pèreVous adorait ; qu'il fit de son mieux sur la terre,Qu'il eut fort peu de joie et beaucoup d'envieux,Qu'au temps où vous étiez petits il était vieux,Qu'il n'avait pas de mots bourrus ni d'airs moroses,Et qu'il vous a quittés dans la saison des roses ;Qu'il est mort, que c'était un bonhomme clément ;Que, dans l'hiver fameux du grand bombardement,Il traversait Paris tragique et plein d'épées,Pour vous porter des tas de jouets, des poupées,Et des pantins faisant mille gestes bouffons ;Et vous serez pensifs sous les arbres profonds. La Trebbia - José Maria de Heredia L'aube d'un jour sinistre a blanchi les camp s'éveille. En bas roule et gronde le fleuveOù l'escadron léger des Numides s' sonne l'appel clair des buccinateurs. Car malgré Scipion, les augures menteurs,La Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve,Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve,A fait lever la hache et marcher les licteurs. Rougissant le ciel noir de flamboîments lugubres,A l'horizon, brûlaient les villages Insubres ;On entendait au loin barrir un éléphant. Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche,Hannibal écoutait, pensif et triomphant,Le piétinement sourd des légions en marche. Chanson de Barberine - Alfred de Musset Beau chevalier qui partez pour la guerre,Qu'allez-vous faireSi loin d'ici ?Voyez-vous pas que la nuit est profonde,Et que le mondeN'est que souci ? Vous qui croyez qu'une amour délaisséeDe la penséeS'enfuit ainsi,Hélas ! hélas ! chercheurs de renommée,Votre fuméeS'envole aussi. Beau chevalier qui partez pour la guerre,Qu'allez-vous faireSi loin de nous ?J'en vais pleurer, moi qui me laissais direQue mon sourireÉtait si doux. Les tragiques - Théodore Agrippa d’Aubigné Livre I - Misères vers 97 à 130 Je veux peindre la France une mère affligée,Qui est, entre ses bras, de deux enfants plus fort, orgueilleux, empoigne les deux boutsDes tétins nourriciers ; puis, à force de coupsD'ongles, de poings, de pieds, il brise le partageDont nature donnait à son besson l'usage ;Ce voleur acharné, cet Esaü malheureux,Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,Si que, pour arracher à son frère la vie,Il méprise la sienne et n'en a plus d' son Jacob, pressé d'avoir jeûné meshui,Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui,À la fin se défend, et sa juste colèreRend à l'autre un combat dont le champ et la les soupirs ardents, les pitoyables cris,Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,Si bien que leur courroux par leurs coups se conflit se rallume et fait si furieuxQue d'un gauche malheur ils se crèvent les femme éplorée, en sa douleur plus forte,Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ;Elle voit les mutins tout déchirés, sanglants,Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont pressant à son sein d'une amour maternelleCelui qui a le droit et la juste querelle,Elle veut le sauver, l'autre qui n'est pas lasViole en poursuivant l'asile de ses se perd le lait, le suc de sa poitrine ;Puis, aux derniers abois de sa proche ruine,Elle dit Vous avez, félons, ensanglantéLe sein qui vous nourrit et qui vous a porté ;Or vivez de venin, sanglante géniture,Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture ! Demain - Robert Desnos Âgé de cent mille ans, j'aurais encor la forceDe t'attendre, ô demain pressenti par l' temps, vieillard souffrant de multiples entorses,Peut gémir Le matin est neuf, neuf est le soir. Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreilleÀ maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu. Or, du fond de la nuit, nous témoignons encoreDe la splendeur du jour et de tous ses nous ne dormons pas c'est pour guetter l'auroreQui prouvera qu'enfin nous vivons au présent. Ce cœur qui haïssait la guerre… - Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille !Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflentEt qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagneComme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au je l'entends qui me revient renvoyé par les non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaisesEt tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colèresEt des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. Le cor - Alfred de Vigny Le Cor, publié dans le recueil Poèmes antiques et modernes 1826, est l'un des poèmes les plus beaux et célèbres d'Alfred de Vigny. Cette ballade en alexandrins divisée en quatre sections est inspirée de la Chronique des prouesses et faits d'armes de Charlemagne et du tableau La Mort de Roland. I J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,Et que le vent du nord porte de feuille en feuille. Que de fois, seul, dans l'ombre à minuit demeuré,J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré !Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiquesQui précédaient la mort des Paladins antiques. Ô montagnes d'azur ! ô pays adoré !Rocs de la Frazona, cirque du Marboré,Cascades qui tombez des neiges entraînées,Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées ; Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,Dont le front est de glace et le pied de gazons !C'est là qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendreLes airs lointains d'un Cor mélancolique et tendre. Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,De cette voix d'airain fait retentir la nuit ;À ses chants cadencés autour de lui se mêleL'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle. Une biche attentive, au lieu de se cacher,Se suspend immobile au sommet du rocher,Et la cascade unit, dans une chute immense,Son éternelle plainte au chant de la romance. Ames des Chevaliers, revenez-vous encor ?Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ?Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre valléeL'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée ! II Tous les preux étaient morts, mais aucun n'avait reste seul debout, Olivier près de lui,L'Afrique sur les monts l'entoure et tremble encore. Roland, tu vas mourir, rends-toi, criait le More ; Tous tes Pairs sont couchés dans les eaux des torrents. »Il rugit comme un tigre, et dit Si je me rends, Africain, ce sera lorsque les Pyrénées Sur l'onde avec leurs corps rouleront entraînées. » Rends-toi donc, répond-il, ou meurs, car les du plus haut des monts un grand rocher bondit, il roula jusqu'au fond de l'abîme,Et de ses pins, dans l'onde, il vint briser la cime. Merci, cria Roland, tu m'as fait un chemin. »Et jusqu'au pied des monts le roulant d'une main,Sur le roc affermi comme un géant s'élance,Et, prête à fuir, l'armée à ce seul pas balance. III Tranquilles cependant, Charlemagne et ses preuxDescendaient la montagne et se parlaient entre l'horizon déjà, par leurs eaux signalées,De Luz et d'Argelès se montraient les vallées. L'armée applaudissait. Le luth du troubadourS'accordait pour chanter les saules de l'Adour ;Le vin français coulait dans la coupe étrangère ;Le soldat, en riant, parlait à la bergère. Roland gardait les monts ; tous passaient sans nonchalamment sur un noir palefroiQui marchait revêtu de housses violettes,Turpin disait, tenant les saintes amulettes Sire, on voit dans le ciel des nuages de feu ; Suspendez votre marche; il ne faut tenter Dieu. Par monsieur saint Denis, certes ce sont des âmes Qui passent dans les airs sur ces vapeurs de flammes. Deux éclairs ont relui, puis deux autres encor. »Ici l'on entendit le son lointain du étonné, se jetant en arrière,Suspend du destrier la marche aventurière. Entendez-vous ! dit-il. - Oui, ce sont des pasteurs Rappelant les troupeaux épars sur les hauteurs, Répondit l'archevêque, ou la voix étouffée Du nain vert Obéron qui parle avec sa Fée. » Et l'Empereur poursuit ; mais son front soucieuxEst plus sombre et plus noir que l'orage des craint la trahison, et, tandis qu'il y songe,Le Cor éclate et meurt, renaît et se prolonge. Malheur ! c'est mon neveu ! malheur! car si Roland Appelle à son secours, ce doit être en mourant. Arrière, chevaliers, repassons la montagne ! Tremble encor sous nos pieds, sol trompeur de l'Espagne ! IV Sur le plus haut des monts s'arrêtent les chevaux ;L'écume les blanchit ; sous leurs pieds, RoncevauxDes feux mourants du jour à peine se l'horizon lointain fuit l'étendard du More. Turpin, n'as-tu rien vu dans le fond du torrent ? J'y vois deux chevaliers l'un mort, l'autre expirant Tous deux sont écrasés sous une roche noire ; Le plus fort, dans sa main, élève un Cor d'ivoire, Son âme en s'exhalant nous appela deux fois. » Dieu ! que le son du Cor est triste au fond des bois ! Les imprécations de Camille - Pierre Corneille Horace, Acte 4, scène 5 Rome, l'unique objet de mon ressentiment !Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !Puissent tous ses voisins ensemble conjurésSaper ses fondements encor mal assurés !Et si ce n'est assez de toute l'Italie,Que l'Orient contre elle à l'Occident s'allie ;Que cent peuples unis des bouts de l'universPassent pour la détruire et les monts et les mers !Qu'elle même sur soi renverse ses murailles,Et de ses propres mains déchire ses entrailles !Que le courroux du Ciel allumé par mes vœuxFasse pleuvoir sur elle un déluge de feux !Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre,Voir le dernier Romain à son dernier soupir,Moi seule en être cause et mourir de plaisir ! Récit de Rodrigue - Pierre Corneille Le Cid, acte 4, scène 3 Sous moi donc cette troupe s'avance,Et porte sur le front une mâle partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfortNous nous vîmes trois mille en arrivant au port,Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,Les plus épouvantés reprenaient de courage !J'en cache les deux tiers, aussitôt qu'arrivés,Dans le fond des vaisseaux qui lors furent trouvés ;Le reste, dont le nombre augmentait à toute heure,Brûlant d'impatience, autour de moi demeure,Se couche contre terre, et sans faire aucun bruitPasse une bonne part d'une si belle mon commandement la garde en fait de même,Et se tenant cachée, aide à mon stratagème ;Et je feins hardiment d'avoir reçu de vousL'ordre qu'on me voit suivre et que je donne à obscure clarté qui tombe des étoilesEnfin avec le flux nous fait voir trente voiles ;L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effortLes Maures et la mer montent jusques au les laisse passer ; tout leur parait tranquille ;Point de soldats au port, point aux murs de la profond silence abusant leurs esprits,Ils n'osent plus douter de nous avoir surpris ;Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent,Et courent se livrer aux mains qui les nous levons alors, et tous en même tempsPoussons jusques au ciel mille cris nôtres, à ces cris, de nos vaisseaux répondent ;Ils paraissent armés, les Maures se confondent,L'épouvante les prend à demi descendus ;Avant que de combattre ils s'estiment couraient au pillage, et rencontrent la guerre ;Nous les pressons sur l'eau, nous les pressons sur terre,Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang,Avant qu'aucun résiste ou reprenne son bientôt, malgré nous, leurs princes les rallient,Leur courage renait, et leurs terreurs s'oublient La honte de mourir sans avoir combattuArrête leur désordre, et leur rend leur nous de pied ferme ils tirent leurs alfanges ;De notre sang au leur font d'horribles la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,Sont des champs de carnage où triomphe la combien d'actions, combien d'exploits célèbresSont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres,Où chacun, seul témoin des grands coups qu'il donnait,Ne pouvait discerner où le sort inclinait !J'allais de tous côtés encourager les nôtres,Faire avancer les uns et soutenir les autres,Ranger ceux qui venaient, les pousser à leur tour,Et ne l'ai pu savoir jusques au point du enfin sa clarté montre notre avantage ;Le Maure voit sa perte, et perd soudain courage Et voyant un renfort qui nous vient secourir,L'ardeur de vaincre cède à la peur de gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles,Poussent jusques aux cieux des cris épouvantables,Font retraite en tumulte, et sans considérerSi leurs rois avec eux peuvent se souffrir ce devoir leur frayeur est trop forte ;Le flux les apporta, le reflux les remporte ;Cependant que leurs rois, engagés parmi nous,Et quelque peu des leurs, tous percés de nos coups,Disputent vaillamment et vendent bien leur se rendre moi-même en vain je les convie Le cimeterre au poing ils ne m'écoutent pas ;Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs soldats,Et que seuls désormais en vain ils se défendent,Ils demandent le chef ; je me nomme, ils se vous les envoyai tous deux en même temps ;Et le combat cessa faute de combattants. L'idole - Auguste Barbier Ô Corse à cheveux plats ! que ta France était belleAu grand soleil de messidor !C'était une cavale indomptable et rebelle,Sans frein d'acier ni rênes d'or ;Une jument sauvage à la croupe rustique,Fumante encor du sang des rois,Mais fière, et d'un pied fort heurtant le sol antique,Libre pour la première aucune main n'avait passé sur ellePour la flétrir et l'outrager ;Jamais ses larges flancs n'avaient porté la selleEt le harnais de l'étranger ;Tout son poil était vierge, et, belle vagabonde,L'œil haut, la croupe en mouvement,Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le mondeDu bruit de son parus, et sitôt que tu vis son allure,Ses reins si souples et dispos,Dompteur audacieux tu pris sa chevelure,Tu montas botté sur son comme elle aimait les rumeurs de la guerre,La poudre, les tambours battants,Pour champ de course, alors tu lui donnas la terreEt des combats pour passe-temps Alors, plus de repos, plus de nuits, plus de sommes,Toujours l'air, toujours le comme du sable écraser des corps d'hommes,Toujours du sang jusqu'au ans son dur sabot, dans sa course rapide,Broya les générations ;Quinze ans elle passa, fumante, à toute bride,Sur le ventre des nations ;Enfin, lasse d'aller sans finir sa carrière,D'aller sans user son chemin,De pétrir l'univers, et comme une poussièreDe soulever le genre humain ;Les jarrets épuisés, haletante, sans forceEt fléchissant à chaque pas,Elle demanda grâce à son cavalier corse ;Mais, bourreau, tu n'écoutas pas !Tu la pressas plus fort de ta cuisse nerveuse,Pour étouffer ses cris ardents,Tu retournas le mors dans sa bouche baveuse,De fureur tu brisas ses dents ;Elle se releva mais un jour de bataille,Ne pouvant plus mordre ses freins,Mourante, elle tomba sur un lit de mitrailleEt du coup te cassa les reins. Consolation à Idalie sur la mort d'un parent - Tristan L’Hermite Puisque votre Parent ne s'est peu dispenséDe servir de victime au Démon de la guerre C'est, ô belle Idalie, une erreur de penserQue les plus beaux Lauriers soient exempts du tonnerre. Si la Mort connaissait le prix de la valeurOu se laissait surprendre aux plus aimables charmes,Sans doute que Daphnis garanti du malheur,En conservant sa vie, eût épargné vos larmes. Mais la Parque sujette à la Fatalité,Ayant les yeux bandés et l'oreille fermée,Ne sait pas discerner les traits de la Beauté,Et n'entend point le bruit que fait la Renommée. Alexandre n'est plus, lui dont Mars fut jaloux,César est dans la tombe aussi bien qu'un infâme Et la noble Camille aimable comme vous,Est au fond du cercueil ainsi qu'une autre femme. Bien que vous méritiez des devoirs si constants,Et que vous paraissiez si charmante et si sage,On ne vous verra plus avant qu'il soit cent ans,Si ce n'est dans mes vers qui vivront davantage. Par un ordre éternel qu'on voit en l'universLes plus dignes objets sont frêles comme verre,Et le Ciel embelli de tant d'Astres diversDérobe tous les jours des Astres à la Terre. Sitôt que notre esprit raisonne tant soit peuEn l'Avril de nos ans, en l'âge le plus tendre,Nous rencontrons l'Amour qui met nos cœurs en feu,Puis nous trouvons la Mort qui met nos corps en cendre. Le Temps qui, sans repos, va d'un pas si léger,Emporte avecque lui toutes les belles choses C'est pour nous avertir de le bien ménagerEt faire des bouquets en la saison des roses. Adieu à la Meuse - Charles Péguy Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,Qui demeures aux prés, où tu coules tout adieu j'ai déjà commencé ma partanceEn des pays nouveaux où tu ne coules pas. Voici que je m'en vais en des pays nouveaux Je ferai la bataille et passerai les fleuves ;Je m'en vais m'essayer à de nouveaux travaux,Je m'en vais commencer là-bas les tâches neuves. Et pendant ce temps-là, Meuse ignorante et douce,Tu couleras toujours, passante accoutumée,Dans la vallée heureuse où l'herbe vive pousse, Ô Meuse inépuisable et que j'avais aimée. Tu couleras toujours dans l'heureuse vallée ;Où tu coulais hier, tu couleras ne sauras jamais la bergère en allée,Qui s'amusait, enfant, à creuser de sa mainDes canaux dans la terre, à jamais écroulés. La bergère s'en va, délaissant les moutons,Et la fileuse va, délaissant les que je m'en vais loin de tes bonnes eaux,Voici que je m'en vais bien loin de nos maisons. Meuse qui ne sais rien de la souffrance humaine,Ô Meuse inaltérable et douce à toute enfance,Ô toi qui ne sais pas l'émoi de la partance,Toi qui passes toujours et qui ne pars jamais,Ô toi qui ne sais rien de nos mensonges faux, Ô Meuse inaltérable, ô Meuse que j'aimais, Quand reviendrai-je ici filer encor la laine ?Quand verrai-je tes flots qui passent par chez nous ?Quand nous reverrons-nous ? Et nous reverrons-nous ? Meuse que j'aime encore, ô ma Meuse que j'aime… Qaïn - Charles Marie René Leconte de Lisle En la trentième année, au siècle de l'épreuve,Étant captif parmi les cavaliers d'Assur,Thogorma, le Voyant, fils d'Elam, fils de Thur,Eut ce rêve, couché dans les roseaux du fleuve,A l'heure où le soleil blanchit l'herbe et le mur. Depuis que le Chasseur Iahvèh, qui terrasseLes forts et de leur chair nourrit l'aigle et le chien,Avait lié son peuple au joug assyrien,Tous, se rasant les poils du crâne et de la face,Stupides, s'étaient tus et n'entendaient plus rien. Ployés sous le fardeau des misères accrues,Dans la faim, dans la soif, dans l'épouvante assis,Ils revoyaient leurs murs écroulés et noircis,Et, comme aux crocs publics pendent les viandes crues,Leurs princes aux gibets des Rois incirconcis Le pied de l'infidèle appuyé sur la nuqueDes vaillants, le saint temple où priaient les aïeuxSouillé, vide, fumant, effondré par les pieux,Et les vierges en pleurs sous le fouet de l'eunuqueEt le sombre Iahvèh muet au fond des cieux. Or, laissant, ce jour-là, près des mornes aïeulesEt des enfants couchés dans les nattes de cuir,Les femmes aux yeux noirs de sa tribu gémir,Le fils d'Elam, meurtri par la sangle des meules,Le long du grand Khobar se coucha pour dormir. Les bandes d'étalons, par la plaine inondéeDe lumière, gisaient sous le dattier roussi,Et les taureaux, et les dromadaires aussi,Avec les chameliers d'Iran et de le Voyant, eut ce rêve. Voici C'était un soir des temps mystérieux du monde,Alors que du midi jusqu'au septentrionToute vigueur grondait en pleine éruption,L'arbre, le roc, la fleur, l'homme et la bête immondeEt que Dieu haletait dans sa création... Thogorma dans ses yeux vit monter des muraillesDe fer d'où s'enroulaient des spirales de toursEt de palais cerclés d'airain sur des blocs lourds ;Ruche énorme, géhenne aux lugubres entraillesOù s'engouffraient les Forts, princes des anciens jours. Ils s'en venaient de la montagne et de la plaine,Du fond des sombres bois et du désert sans fin,Plus massifs que le cèdre et plus hauts que le pin,Suants, échevelés, soufrant leur rude haleineAvec leur bouche épaisse et rouge, et pleins de faim. C'est ainsi qu'ils rentraient, l'ours velu des cavernesA l'épaule, ou le cerf, ou le lion les femmes marchaient, géantes, d'un pas lent,Sous les vases d'airain qu'emplit l'eau des citernes,Graves, et les bras nus, et les mains sur le flanc. Elles allaient, dardant leurs prunelles superbes,Les seins droits, le col haut, dans la sérénitéTerrible de la force et de la liberté,Et posant tour à tour dans la ronce et les herbesLeurs pieds fermes et blancs avec tranquillité... Puis, quand tout, foule et bruit et poussière mouvante,Eut disparu dans l'orbe immense des remparts,L'abîme de la nuit laissa de toutes partsSuinter la terreur vague et sourdre l'épouvanteEn un rauque soupir sous le ciel morne épars. Et le Voyant sentit le poil de sa peau rudeSe hérisser tout droit en face de cela,Car il connut, dans son esprit, que c'était làLa Ville de l'angoisse et de la solitude,Sépulcre de Qaïn au pays d'Hévila. [...] Prière pour le Roi Henri le Grand - François de Malherbe Pour le roi allant en Limousin. Ô Dieu, dont les bontés, de nos larmes touchées,Ont aux vaines fureurs les armes arrachées,Et rangé l'insolence aux pieds de la raison ;Puisqu'à rien d'imparfait ta louange n'aspire,Achève ton ouvrage au bien de cet empire,Et nous rends l'embonpoint comme la guérison ! Nous sommes sous un roi si vaillant et si sage,Et qui si dignement a fait l'apprentissageDe toutes les vertus propres à commander,Qu'il semble que cet heur nous impose silence,Et qu'assurés par lui de toute violenceNous n'avons plus sujet de te rien demander. Certes quiconque a vu pleuvoir dessus nos têtesLes funestes éclats des plus grandes tempêtesQu'excitèrent jamais deux contraires partis,Et n'en voit aujourd'hui nulle marque paraître,En ce miracle seul il peut assez connaîtreQuelle force a la main qui nous a garantis. Mais quoi ! de quelque soin qu'incessamment il veille,Quelque gloire qu'il ait à nulle autre pareille,Et quelque excès d'amour qu'il porte à notre bien,Comme échapperons-nous en des nuits si profondes,Parmi tant de rochers qui lui cachent les ondes,Si ton entendement ne gouverne le sien ? Un malheur inconnu glisse parmi les hommes,Qui les rend ennemis du repos où nous sommes La plupart de leurs vœux tendent au changement ;Et, comme s'ils vivaient des misères publiques,Pour les renouveler ils font tant de pratiques,Que qui n'a point de peur n'a point de jugement. En ce fâcheux état ce qui nous réconforte,C'est que la bonne cause est toujours la plus forte,Et qu'un bras si puissant t'ayant pour son appui,Quand la rébellion, plus qu'une hydre féconde,Aurait pour le combattre assemblé tout le monde,Tout le monde assemblé s'enfuirait devant lui. Conforme donc, Seigneur, ta grâce à nos pensées Ôte-nous ces objets qui des choses passéesRamènent à nos yeux le triste souvenir ;Et comme sa valeur, maîtresse de l'orage,À nous donner la paix a montré son courage,Fais luire sa prudence à nous l'entretenir. Il n'a point son espoir au nombre des armées,Étant bien assuré que ces vaines fuméesN'ajoutent que de l'ombre à nos qu'il veut avoir, c'est que tu le conseilles ;Si tu le fais, Seigneur, il fera des merveilles,Et vaincra nos souhaits par nos prospérités. Les fuites des méchants, tant soient-elles secrètes,Quand il les poursuivra n'auront point de cachettes ;Aux lieux les plus profonds ils seront éclairés II verra sans effet leur honte se produire,Et rendra les desseins qu'ils feront pour lui nuireAussitôt confondus comme délibérés. La rigueur de ses lois, après tant de licence,Redonnera le cœur à la faible innocenceQue dedans la misère on faisait ceux qui l'oppressaient il ôtera l'audace ;Et, sans distinction de richesse ou de race,Tous de peur de la peine auront peur de faillir. La terreur de son nom rendra nos villes fortes ;On n'en gardera plus ni les murs ni les portes ;Les veilles cesseront au sommet de nos tours ;Le fer, mieux employé, cultivera la terre ;Et le peuple, qui tremble aux frayeurs de la guerre,Si ce n'est pour danser n'aura plus de tambours. Loin des mœurs de son siècle il bannira les vices,L'oisive nonchalance et les molles délices,Qui nous avaient portés jusqu'aux derniers hasards ;Les vertus reviendront de palmes couronnées,Et ses justes faveurs aux mérites donnéesFeront ressusciter l'excellence des arts. La foi de ses aïeux, ton amour et ta crainte,Dont il porte dans l'âme une éternelle empreinte,D'actes de piété ne pourront l'assouvir ;II étendra ta gloire autant que sa puissance,Et, n'ayant rien si cher que ton obéissance,Où tu le fais régner il te fera servir. Tu nous rendras alors nos douces destinées ;Nous ne reverrons plus ces fâcheuses annéesQui pour les plus heureux n'ont produit que des sorte de biens comblera nos familles,La moisson de nos champs lassera les faucilles,Et les fruits passeront la promesse des fleurs. La fin de tant d'ennuis dont nous fûmes la proieNous ravira les sens de merveille et de joie ;Et, d'autant que le monde est ainsi composéQu'une bonne fortune en craint une mauvaise,Ton pouvoir absolu, pour conserver notre aise,Conservera celui qui nous l'aura causé. Quand un roi fainéant, la vergogne des princes,Laissant à ses flatteurs le soin de ses provinces,Entre les voluptés indignement s'endort,Quoique l'on dissimule on en fait peu d'estime ;Et, si la vérité se peut dire sans crime,C'est avecque plaisir qu'on survit à sa mort. Mais ce roi, des bons rois l'éternel exemplaireQui de notre salut est l'ange tutélaire,L'infaillible refuge et l'assuré secours,Son extrême douceur ayant dompté l'envie,De quels jours assez longs peut-il borner sa vie,Que notre affection ne les juge trop courts ? Nous voyons les esprits nés à la tyrannie,Ennuyés de couver leur cruelle manie,Tourner tous leurs conseils à notre affliction ;Et lisons clairement dedans leur conscienceQue, s'ils tiennent la bride à leur impatience,Nous n'en sommes tenus qu'à sa protection. Qu'il vive donc, Seigneur, et qu'il nous fasse vivre !Que de toutes ces peurs nos âmes il délivre,Et, rendant l'univers de son heur étonné,Ajoute chaque jour quelque nouvelle marqueAu nom qu'il s'est acquis du plus rare monarqueQue ta bonté propice ait jamais couronné ! Cependant son Dauphin d'une vitesse prompteDes ans de sa jeunesse accomplira le compte ;Et, suivant de l'honneur les aimables appas,De faits si renommés ourdira son histoire,Que ceux qui dedans l'ombre éternellement noireIgnorent le soleil ne l'ignoreront pas. Par sa fatale main qui vengera nos pertesL'Espagne pleurera ses provinces désertes,Ses châteaux abattus et ses camps déconfits ;Et si de nos discordes l'infâme vitupèreA pu la dérober aux victoires du père,Nous la verrons captive aux triomphes du fils. J’espère de cette sélection des poèmes les plus beaux et les plus connus sur la guerre vous a plu. Vous pouvez aussi consulter notre sélection de poèmes engagés contre la guerre si le sujet vous intéresse. 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[34 msg envoyés ]Publié le2014-09-14 220646 Lu 1995 foisRubrique CPGE Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille !Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haineEt qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent,Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne,Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au je l'entends qui me revient renvoyé par les non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaisesEt tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colèresEt des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour [et de la DESNOS 1900-1945, Destinée arbitraire, publication posthume en 1975. 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